Mais qui est donc ce Marc Mousson tombé dans l’oubli et dont la mémoire est enfin aujourd’hui rétablie, cent cinquante ans après sa mort? Le livre que voici est la première biographie en français de cet homme dont le nom ne figure dans aucun manuel d’histoire. Il est écrit avec un souci de parfaite exactitude et puisé aux meilleures sources. Il se veut accessible au grand public et ne boude pas l’anecdote qui est le sel de l’Histoire. Son iconographie, souvent inédite, est soignée.

En 1803 – il n’a alors que 27 ans – il est élu par la Diète chancelier de la Confédération; il est le premier et le plus jeune Suisse de tous les temps à exercer cette haute fonction. Bientôt le brillant chancelier sera considéré comme le «véritable landamman de la Suisse», à savoir le chef du gouvernement.

Sans nourrir d’ambition politique, Mousson s’est donné corps et âme à sa charge à un moment clé de notre histoire. En se situant au-dessus des partis, ne voulant que le bien de son pays, Marc Mousson, par sa rectitude morale aussi, a acquis une stature d’homme d’Etat. En 2012, Morges, sa ville natale, l’honore par une plaque à son nom.

Les auteurs

Georges Andrey, né à Lausanne en 1938, est l’auteur de nombreux ouvrages sur le passé de la Suisse, les plus connus étant la Nouvelle histoire de la Suisse et des Suisses, parue en allemand, français et italien en 1985 et en voie de réédition, ainsi que L’Histoire de la Suisse pour les Nuls, publiée à Paris en 2007, en Allemagne en 2010 (version allemande) et qui en est à sa deuxième édition, la première ayant été écoulée à plus de 20 000 exemplaires.

Maryse Oeri von Auw, Morgienne de naissance et de cœur à l’instar de Marc Mousson, a été consciente de l’injuste et incroyable oubli dans lequel le premier chancelier fédéral était tombé. Elle a collaboré étroitement, pour les recherches, avec l’historien Georges Andrey et rédigé, d’une part la «chronique familiale» des Mousson à la faveur de la quinzaine d’encadrés qui émaillent la vie professionnelle du chancelier, d’autre part les pages consacrées, au dernier chapitre, à la postérité de l’homme illustre et à ses liens avec Morges.