Le rapport Bergier est-il la version définitive d’une histoire officielle dans laquelle les «Mobards» ne se reconnaissent pas? Cette génération s’éteignant désespère de se faire comprendre par ses descendants et les historiens d’aujourd’hui. Si ces derniers n’écoutent pas ce que leurs aînés ont à leur dire, saisiront-ils, un jour, l’envers du décor, celui que la version officielle élude? Quelle vérité retenir de la Mob, si Vérité unique il y a? L’apologie d’une défense et d’une diplomatie, bastions helvétiques contre la barbarie nazie? La critique frénétique contre un gouvernement compromis et un peuple complice? N’est-elle pas plus riche, comme le suggèrent les discours de ceux qui l’ont vécue? Depuis 1998, historiens et documentaristes de l’Association Archimob ont recueilli cinq cents témoignages. Au-delà des mots, ces femmes et ces hommes nous interpellent. Leurs photographies, journaux intimes, cahiers d’école, lettres d’amour dévoilent un autre niveau de réalité, celui d’une vie en temps de guerre. Leur mémoire est une source de notre histoire, une histoire à nuancer.