La mémoire de nos ancêtres paysans est à la mode. En Genevois, en Savoie, en Suisse romande autant qu´ailleurs. Les plus anciens écrivent ou dictent leurs souvenirs. Mais, trop souvent, la nostalgie bucolique pour un temps et des choses qui ne sont plus affadit la verdeur de la vie qu´ils ont vécue ou avive de coloris trompeurs la grisaille des jours.
Si vous désirez savoir comment c´était vraiment en ce temps d´autrefois, si vous êtes curieux de découvrir ou de retrouver les amertumes et les douceurs d´une vie qui n´avait rien d´idyllique mais qui n´était pas sans grandeur, alors lisez ces histoires presque vraies d´un village ordinaire et laissez-vous charmer ("emphysiquer" comme on disait alors) par le "foleru" qui vous les raconte en une langue qui n´est plus le patois franco-provençal mais qui pimente de saveurs savoisiennes le français tel qu´on le parlait en ce temps là.
Vous y verrez qu´en Genevois sont gens de rien, sont gens de peu mais gens de bien. Vous y apprendrez que c´est l´oubli des vivants qui fait mourir les morts et vous y perdrez peut-être quelques unes de vos illusions sur le passé bien pensant de vos aïeux.

Vous y vivrez, en revanche, des aventures d´une banalité héroïque dont la vérité humaine vous tirera une larme ou un sourire. En tous les cas, vous ne vous ennuierez pas.